#2 : De nouveaux alliés ?

Les cloches d'Atreval signifièrent l'heure du lever aux gardiens. Adaneril se mit debout rapidement. Il se pencha à la fenêtre, observant un long moment les soldats affairés tels des fourmis dans la cour.
Adaneril soupira, puis fit sa prière du matin.
"Archonte ?.." demanda timidement une petite voix.
Adaneril fronce légèrement les sourcils, il détestait qu'on le fasse demander durant sa prière.
"Parle, Gardien."
"Le Maître veut vous voir, Archonte." annonça le garde en faction devant la chambre d'Adaneril.
"Bien." répondit l'elfe.
Adaneril prit son bâton et descendit avec grâce les marches. Que lui voulait ce satané Van'Jin ?
Le prêtre traversa la cour avec dignité. Il se voulait à la hauteur de sa fonction. Il arborait un sourire amical et saluait les gardiens, les uns après les autres. Adaneril en approchant du fort croisa un de ses nombreux enfants qui mendiaient devant le symbole de la force des gardiens, Mardenholde.
Il faut dire que la souillure du Fléau avait poussé de nombreuses populations en exil, et ces enfants en payaient le prix. Pas d'avenir pour ces pauvres âmes... Adaneril croise alors le regard de l'enfant. Il se souvint alors de lui, fuyant le Fléau. Ses nuits sont hantées par le souvenir des hurlements sans fin, des vaines suppliques, et des rugissements monstreux...
Le Fléau avait failli lui voler sa vie, et avait en parti volé son avenir. L'Archonte ouvrit sa bourse, plongea sa main dans celle-ci et déposa dans la peaume de l'enfant une centaine de pieces d'or.
Les yeux de l'enfant s'illuminèrent soudainement.
Adaneril lance un sourire à l'enfant et lui dit : "Mon garçon, tu as la vie devant toi pour t'accomplir. Que la Lumière guide tes pas."
L'enfant regarde Adaneril avec un semblant de peur et d'admiration. Il partit en courant, avant de se retourner et d'envoyer un regard reconnaissant à Adaneril.
Tout le monde connait la réputation de l'Inquisiteur, la main armée de Van'Jin. A vrai dire, il souffrait de cette réputation. On le qualifiait d’extrémiste, parfois de monstre... mais au fond de lui, il savait qu'il est quelqu'un de bien. Il est comme ceci car il a vu ce dont le Fléau était capable.
Adaneril fait parti de ses gens profondément attaché à la paix, à la lumière et à la pureté. Toutefois, contrairement à Van'jin, il sait que ces nobles ambitions ne peuvent être atteintes qu'en ne tolérant aucune faiblesse. Seul un esprit fort peut apporter la paix et l'amour en faisant le bon choix au bon moment.
Van'jin est un grand leader, certes, et c'est pour cela qu'il le soutient et suit ses ordres avec zèle.
Toutefois, il trouve que le troll a une trop grande propension à la sensibilité : Elle est une force, parfois, mais demeure souvent une faiblesse. Van'Jin est faible lorsque l'on connait SA faiblesse...
Le prêtre soupire alors en pensant que lui avait passé sa vie à s'endurcir pour, justement, n'avoir aucune faiblesse. Pas de haine. Pas d'amour en son coeur si ce n'est celui de la lumière.
Adaneril arrive alors devant la salle de commandement où Van'Jin passe le plus clair de son temps...


Van'jin était plongé dans un de ces livres pour enfant qu'Izumy lui sélectionnait avec soin.
Elle lui apprenait à lire et à écrire avec une grande dévotion. Il tachait de ne pas la décevoir malgré son apparente incapacité à toute activité intellectuelle. Il savait que certains de ses hommes se moquait de lui pour cet "infirmité", mais lui aussi, au fond, trouvait ça ridicule. Il est aujourd'hui capable, à défaut de savoir lire, de visualiser toutes les expressions du visage de sa femme en fonction de ses reussites.... ou de ses échecs. Un sourire lorsqu'il forme quelque chose d'a peu près compréhensible. Un soupire lorsqu'il échoue. Un bruit résonne dans la pièce et Van'jin sursaute.
Adaneril s'approchait doucement de Van'jin. Le troll leve alors la tête et salue son ami.
"Adaneril.
-Van'jin. Encore avec un de ces livres pour enfant ? Vous devriez me laisser vous apprendre; Je ne doute pas de la dévotion de votre épouse mais...
-Je refuse que ce soit vous qui m'aidiez ! Quand je vois l'état de vos apprentis..." Van'jin se met à rire.
Adaneril esquisse un sourire amusé, et regarde avec intêrèt les cartes sur la table.
Van'jin intercepte son regard et reprend la parole : "Dites aux gardiens de se préparer, nous partons. Les Loups de givres nous attendent en Alterac afin de faire la jonction entre nos forces."
Adaneril sourit, s'incline puis sort de la pièce. Il savait très bien où ils allaient aller.
L'Archonte se place alors sur l'estrade, dans la cour. Il sent les regards se posaient sur lui, puis d'une voix forte prononce : "La guerre n'est pas terminé ! Preparez vous ! Nous partons !"
Les gardiens crient leur devise et commencent à s'agiter pour se préparer à partir.
Quelques heures plus tard, les gardiens, mené par Vanjin, partirent vers Alterac...


Van'jin fit signe à la colonne de guerrier de ralentir. La brume oppressante obligeât les gardiens à ralentir le pas. Les terres de Gilnéas étaient dangereuses non seulement à cause des worgens écumant les environs, mais aussi aux forces de l'Alliance.
Van'jin trouvait que ce lieu empestait la mort, comme si la malédiction avait non seulement frappé les habitants mais aussi le lieu en lui-même. Les Loups de Givres posèrent le bivouac à proximité de l'éminence du Nord. Van'jin, quant à lui, prit possesion de la mine de Pierrebraise.
Alors que les Gardiens étaient en train de s'affairer à batir des fortifications, Gelran vint en personne auprès de Van'jin. Il semblait plus vieux, mais toujours aussi fort. Ce brave guerrier était un frère d'arme et Van'jin savait que quelque soit la situation l'Orc serait là pour lui. L'Orc lui annonça avec gravité que Orzhova avait établi sa base au manoir Grisetête et qu'il fallait y aller pour rencontrer officiellement ce nouvel ordre...
Une délégation de gardiens et de loup partirent pour le manoir le lendemain. Sans aucune appréhension, Van'jin monta dans la tour du manoir avec Sarlia, la dirigeante de ce nouvel ordre.
Le troll prit rapidement l'ascendant sur l'Elfe. Inexpérimenté voire timide, Sarlia n'avait aucune chance face à Van'jin qui n'hésitait pas à la contredire, et à l'énerver pour déjouer sa rhétorique elfique de pacotille...
Les 3 ordres se mirent finalement d'accord pour s'entraider face à la menace qu'avait annoncé Ha'Guul : La Légion Ardente.
Toutefois, alors que les négociations prenaient de l'ampleur, Van'jin entendit un bruit : une lame qu'on retirait de son fourreau. Van'jin dégaina ses lames : Des assassins lui firent face.
AUX ARMES !